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L'association HAPPAH défend un patrimoine des plus fragiles : le patrimoine archéologique
23 février 2014

Parce qu’il est essentiellement enfoui, le

Parce qu’il est essentiellement enfoui, le patrimoine archélogique est à la fois connu et dissimulé. Seule solution pour le définir : l’étude scientifique recouvrant plusieurs méthodes. La fouille archéologique n’est que l’ultime moyen de l’approcher car elle est une destruction qui impose choix et maîtrise totale des techniques.

 

La connaissance du passé ne peut être que lacunaire, contrainte par ce que le temps a plus ou moins préservé. Ces érosions sont œuvres de la nature et des hommes. Vivant sur le même territoire que nos prédécesseurs et sur leurs traces, notre seule présence est cause de dégradations ou disparitions.

 

Cependant, les sociétés ont le désir d’interroger les bribes de leur mémoire collective, aussi faibles soient-elles. Ces témoins archéologiques sont ainsi une source unique de réponse tout en portant le germe des questions futures.

 

L’archéologie étant science humaine et comparative, chaque bouleversement, chaque destruction est une perte irrémédiable.

 

L’archéologie a débuté par une conception du passé  réduite aux seuls éléments spectaculaires : dégagements des monuments, quête des objets remarquables pour les musées et les collections particulières.

 

Aujourd’hui, il appartient à l’Etat de réglementer études, protection et valorisation des vestiges. Les archéologues souscrivent à ces directives. S’ils ont pour mission de les suivre, ils se doivent aussi de rappeler que le respect du patrimoine archéologique est dû par l’ensemble de la société.

 

Le patrimoine archéologique est un partage. La fouille ne peut avoir d’autres objectifs que la connaissance scientifique et la diffusion des données acquises.

 

Malheureusement, beaucoup ciblent ce patrimoine pour nourrir une satisfaction individuelle, ou le considère comme une source de revenus, de manières plus ou moins directes.

 

Le milieu de la vente des détecteurs de métaux est économiquement négligeable mais il sait créer le besoin. Il exploite un mélange de vénalité, de rêve et un intérêt dévoyé pour le passé. Le client est encouragé et pris en charge. Ambassadeur de son appareil, d’une marque ou d’une boutique, il est mis en réseau, échange et vend pour nourrir sa collection…

 

Ce milieu déploie aussi des stratégies annexes pour lisser son image :

-         il affirme la détection de métaux en tant que loisir ;

-         ergonomie et design des appareils (entre le jouet et l’arme de guerre) ;

-         vente de littérature archéologique ou pseudo-scientifique ;

-         animation de forum internet ;

-         création d’associations de clients ;

-         relation avec des chercheurs marginaux ;

-         vente des trouvailles (monnaies, fibules…) ;

-         stratégie média-communication (reportages, documentaires, articles localiers…) ;

-         organisation de bourses d’échanges, etc.

 

Et surtout, ce milieu de la vente des détecteurs de métaux est à l’origine d’un lobbying dont l’objectif espéré est la destruction du système archéologique français.

 

Il réunit tous les ingrédients d’un trafic de biens culturels avec pignon sur rue.

 

 « La détection de loisir n’a aucune consistance juridique. »

 

Les associations de détection de métaux revêtent plusieurs aspects, du groupe local à de prétendues fédérations nationales, voire européennes. Louvoyant entre la satisfaction des besoins des  adhérents et une revendication de la légalité de la détection de métaux, elles ont pour difficulté essentielle la définition de l’activité. Ces associations, créées par des entrepreneurs producteurs et vendeurs de détecteurs de métaux, adoptent une posture dangereuse et irresponsable en martelant une image positive à tout prix, y compris en mettant leurs adhérents en position d'être interpellés et condamnés.

 

Chaque association a son vocabulaire : prospecteurs, détectoristes ou détecteuristes de loisir, chasseurs de trésor, UDM (utilisateur de détecteurs de métaux)… ou encore dépollueurs. Il s’agit de se déculpabiliser par une pseudo-déontologie, une cohésion du groupe et un civisme dévoyé.

 

La réalité des découvertes est pourtant un obstacle majeur. A chaque « sortie », des objets archéologiques sont prélevés dans différents contextes, signifiant à la fois des fouilles clandestines et la recherche d’objets anciens. Longtemps dans le déni, les responsables associatifs ont exploité leurs relations avec des « archéologues » en pertes de vitesse. Depuis quelques mois, elles s’affirment comme auxiliaires de la recherche. La prospection clandestine alimente ainsi des réseaux où puissent des typologistes (monnaies, fibules, armes anciennes…)

 

Cette stratégie, au lieu d’amener les utilisateurs de détecteurs de métaux à une prise de conscience, les confortent dans le pillage.

Tout trafic fonctionnant grâce à la demande, et non par l’offre, les débouchés sont désormais de deux ordres : les collectionneurs et les archéologues noirs (black archaeology) qui introduisent dans le corpus des données toxiques.

 

 

Association Halte au Pillage du Patrimoine Archéologique et Historique - HAPPAH - agréée par le Ministère de la Culture

association(a)happah.org - www.happah.org - rejoignez-nous sur facebook

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